Dans HISTOIRE

Dans cette série d’articles, nous tentons de retracer le parcours de chaque soldat mort pour la France, inscrit sur le monument aux morts de Tréguidel. Vus pouvez consulter les articles directement sur le site  (Découvrir – histoire – guerre 14-18).

Voici l’histoire de Jean-François Connan.

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source Mémoires des Hommes

Jean-François CONNAN est né à Plélo et vivait à Tréguidel.

Il arrive le 05 août 1914 à la caserne de St-Brieuc pour rejoindre ensuite le 247è Régiment d’Infanterie (réserve du 47ème RI) basé à Saint-Malo. Son régiment fait partie de la 60ème DR , 119ème BR. Il regroupe plus de 2 300 soldats sous le commandement du lieutenant-colonel Martenet.

Son unité part le 09 août et arrive à Attigny(Ardennes) le 11.

Il en repart le 15 août pour rejoindre Terron/Aisne où il cantonne jusqu’au 17.

Le 23 août, il se déplace pour se rendre à Dom-le-Mesnil.

Le 24, la 60ème DR repasse la Meuse. Le 247ème RI est chargé de couvrir la division en s’établissant en avant-poste à Briancourt.

C’est dans les Ardennes  que le régiment de Jean-François Connan  va recevoir le baptême du feu au cours d’une série de batailles particulièrement meurtrières.

La bataille des Ardennes (bataille de la Meuse)

Le 25 août, à 4 heures, le 247è RI reçoit l’ordre de se retirer en arrière de la Meuse. Il arrive à Cheveuges. Là, le 5ème bataillon prend position sur les hauteurs au sud de Sedan tandis que le 6ème bataillon reste à Cheveuges avec l’état-major. Pour freiner l’ennemi qui est signalé près de Carignan, des tranchées sont creusées en hâte sur le versant sud de la Meuse.

A 8 heures, le 6ème bataillon se met en poste pour les occuper. C’est alors qu’il reçoit une salve de shrapnel (obus à balles). La progression vers Villiers continue mais les compagnies s’égarent, faute d’avoir trouvé les tranchées. Elles parviennent enfin à progresser au-delà de Villiers. La panique se fait parfois sentir car les Allemands tirent à bout portant. Les pertes humaines sont importantes.

A 12 heures, le général commandant la 119è brigade donne l’ordre de se replier sur Omicourt pour reformer le 6ème bataillon.

Pendant ce temps, au petit jour, le 5ème bataillon a reçu l’ordre de se replier au nord-ouest du bois de la Marfée.  A 14 heures, le bataillon engage l’attaque du bois et une vive fusillade s’ensuit.

Le 26 août les troupes allemandes passent la Meuse en plusieurs endroits tels que Donchery et Iges, puis occupent Sedan. Les troupes françaises se regroupent sur le plateau forestier de la Marfée et du Mont Croix Piot. D’âpres combats se déroulent sur Mézières.

« Les Bretons chargent en pantalons rouges, à large ceinture, chemises blanches ou écrues, plus brelages et cartouchières par-dessus la chemise, bras nus, car il fait très chaud ces 25 et 26 août 1914 ! Ils ont laissé leurs capotes, leurs sacs, et leurs papiers d’identité en arrière, pour cause de poids et canicule : cela fera autant de morts anonymes qu’on mettra en fosses communes, en tas ! ils avaient quitté Bouillon, en retraite, la veille, talonnés par l’artillerie allemande (toujours lourde !).”  – extrait Cercle historique de Donchéry.

Il faut dire que le havresac pèse entre vingt-cinq à trente kilos.  L’uniforme est constitué d’un pantalon rouge garance et d’une capote bleutée et des brodequins en cuir qui ne sont absolument pas adaptés à la guerre de mouvement.

Incendie de Donchéry

“Un bataillon d’infanterie s’installe dans la ville de Donchery, entre ses vieux remparts des 15e et 17e siècle, sur les bords bucoliques de la Meuse, et sur la colline de la Croix-Piot ; les fantassins tiennent en échec une division d’infanterie allemande, qui ne peut ainsi passer la Meuse. ; la ville est écrasée par les obus de 220 mm ; les Français s’en vont, et la ville ou du moins ce qu’il en reste est livrée aux flammes ; quelques vieilles personnes qui étaient restées sur place sont fusillées ! »

” Les habitants de Donchery se sont enfuis le mardi 25 Août ; Le maire, en apprenant les odieuses persécutions et les assassinats commis en Belgique  avait fait savoir qu ‘ il fallait s’en aller….Les Allemands arrivent le mercredi (26 Août) à quatre heures du matin ; ils viennent du Sugnon, par le Dancourt, et de Vrigne-aux-Bois” – Extrait Cercle historique de Donchéry.

Diaporama Donchéry 1914

GUERRE DE MOUVEMENT

Rochelaut – La Croix-Piot – Tourteron La Fère-Champenoise – Saint-Hilaire-le-Grand.

Le 271ème Régiment d’infanterie de réserve part en campagne le 9 Août 1914, sous le commandement du lieutenant-colonel JACQUIER et est dirigé sur le Châtelet, où il débarque. Dès son arrivée, il participe au mouvement général de l’armée et se porte au delà de la Semoy. Malgré la fatigue, la chaleur et le manque d’entraînement, nos troupes résistent courageusement à ces marches pénibles.
Le 271ème s’établit le 23 août près du plateau de Rochelaut et pour la première fois, nos troupes entendent le canon.
Obéissant à un ordre et sans être directement engagé, le régiment, bien à contrecœur, commence la retraite générale qui est décidée. Très fatigués par de longues étapes, les hommes souffrent terriblement. Le 271ème se replie sur Donchery.

La Meuse est franchie le 26 Août, par quelques Allemands qui tombent sous le feu de nos troupes. L’ennemi redouble ses efforts et nos positions deviennent intenables sous le feu meurtrier de l’artillerie lourde et de l’infanterie qui a réussi à franchir la Meuse.
L’évacuation de nos lignes, est le signal de fortes pertes dues, à ce moment, presque exclusivement au feu des fusils et des mitrailleuses. Les deux compagnies qui se trouvaient en position première, s’acheminent à travers bois, vers le château de la Croix-Piot, où elles arrivent sans être poursuivies. Elles y sont rejointes par les compagnies de réserve du 8ème bataillon. Le château étant imédiatement repéré par l’artillerie ennemie, le régiment se dirige sous un feu violent d’artillerie, sur la lisière sud du bois de Cheveuges.
Seul, le 6ème bataillon est intervenu, le 5ème étant en réserve. Cet engagement qui fait honneur aux troupes engagées pour la première fois, coûte des pertes sérieuses au régiment : 200 hommes sont hors de combat.
C’est ensuite la retraite vers, le sud et les dures étapes de Cheveuges, Omicourt, Villers-les-Tilleuls, Guincourt, où le 271ème arrive le 30 Août.
Talonné de très près, il doit retarder la marche de l’ennemi, et dans ce but se déploie entre Guincourt et Tourteron. L’ennemi attaque de trois côtés. La fusillade fait rage et nos troupes sont merveilleuses de ténacité. Devant des forces très supérieures en nombre et craignant d’être encerclé, le régiment est obligé de se replier, laissant un grand nombre de morts et de blessés aux mains des Allemands. Qu’importe ! L’ennemi a été retardé dans sa marche et les unités voisines ont pu s’installer sur de meilleures positions.
Le régiment complètement dispersé se rassemble autour de son Drapeau à Cherbogne, puis à Attigny où la valeur d’un bataillon peut être recueillie.

Témoignage anonyme d’un soldat du 271è RI, régiment également présent sur ces lieux de combats

Dans la nuit du 25 au 26 août, les 5ème et 6ème bataillons du 247ème régiment se replient sur Vendresse. La division contre-attaque le 28 à l’aube. Le 6ème bataillon est arrêté. A 21 heures, la brigade reçoit l’ordre de se retirer puis plus tard dans la nuit de battre en retraite sur l’Aisne, direction Vendresse, Tourteron, Attigny. La retraite commence.

Les Ardennes sont complètement envahies. Elles le resteront durant quatre ans.

Quelques tentatives de contre-attaques sont menées jusqu’au 29 août, date à laquelle sur ordre du général Joffre la 4e armée bat en retraite ; des combats d’arrière-garde auront encore lieu dans les environs de Rethel. La progression allemande ne sera véritablement stoppée qu’à l’issue de la bataille de la Marne en septembre 1914.

Donchery est située près de la frontière,sur une grande ligne ferrée. La ville détruite, brûlée,  servait de « gîte d’étape » pour l’armée allemande, le front n’étant pas trop loin (40 à 50 km, vers Vouziers) ; la ville servait également de lieu de repos (et de Kasinos-« maisons de plaisir »).

Jean-François Connan a perdu la vie, le 26 août,  dans les combats de Donchéry. Il avait 30 ans.

Recensement militaire

connan jean françois

Archives départementales des Côtes d'Armor

connan jean françois
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