Dans DOSSIERS, Environnement

J’ai voulu vous faire découvrir quelques exemples de ce sur quoi planchent les biomiméticiens aujourd’hui, un très petit aperçu, parce que ça m’a fascinée. Par là même, c’était l’occasion de s’émerveiller de choses astucieuses, ingénieuses, et de se rappeler qu’il y a bien des trésors cachés à découvrir si on se donne la peine de s’y intéresser, ou plutôt si on en a l’humilité devrais-je dire. J’essaye de toujours cultiver la faculté à s’émerveiller, même de peu, à s’enthousiasmer, de résister au cynisme et à la sinistrose. Malgré tout ce tragique, il y a toujours quelque part de quoi trouver un élan positif. Le biomimétisme est peut-être une des voies permettant de faire enfin se rencontrer l’homme et la nature, sans en contraindre aucun.

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Fût-il utile de rappeler que la biomimétique n’est pas un retour en arrière, et ne prône pas non plus que tout ce qui existe déjà suffit à notre développement, mais bien que tout est à portée de main ! C’est la science dont le credo est avant tout d’innover toujours plus, ou plutôt toujours mieux…

Cela ouvre plus généralement le débat et nous ramène à notre état véritable : celui d’une espèce parmi d’autres sur Terre qui doit collaborer, composer avec son environnement pour s’y intégrer et survivre. Nous ne sommes fondamentalement ni plus, ni moins que d’autres. Nous avons certes eu une habileté manifeste à tirer parti de chacune de nos compétences, plus ou moins uniques, dont le langage ou la conscience, mais nous avons aussi besoin de sortir de notre idée de suprématie et d’égocentrisme pour savoir regarder un peu plus autour de nous et respecter cet écosystème extraordinaire et tout ce qu’il peut nous apprendre.

Loin de moi l’idée d’une critique purement rétrograde de l’Homme, je ne cherche pas à nier nos facultés, simplement j’aime la remise en question et celle-ci me paraît d’envergure. Nous ne sommes pas les seuls aptes à faire et réussir. La coopération et la prise de recul ne sont pas des aveux de faiblesse ou d’échec, même s’ils s’exercent avec un monde animal, végétal ou microbien, mais révèle bien plus l’intelligence. Surtout quand cette expérience provient d’itérations, d’essais-erreurs, réalisés depuis des milliards d’années… D’autre part je ne considère jamais rien pour acquis et surtout pas notre vision du monde, élaborée sous nos propres œillères et donc nécessairement partiale et incomplète.

Extrait du livre « Biomimétisme : quand la nature inspire des innovations durables », J. Benuys

« Plus notre monde se rapprochera de la nature, plus nous aurons de chances d’être acceptés sur cette Terre dont nous ne devons jamais oublier que nous ne sommes pas les seuls propriétaires.

[…] Maintenant que nous pouvons synthétiser ce dont nous avons besoin et manipuler l’alphabet génétique à notre convenance, nous avons acquis ce que nous pensons être l’autonomie. Cramponnées au rouleau compresseur de notre technologie, nous nous prenons pour des dieux, très loin de notre planète. En réalité, loin d’avoir échappés à la pesanteur, nous sommes toujours soumis aux lois écologiques qui régissent toute forme de vie. Selon la moins révocable de ces lois, une espèce ne peut occuper une niche écologique et s’emparer de toutes ses ressources : un certain partage est nécessaire. Toute espèce qui ignore cette loi finit par détruire sa communauté pour nourrir sa propre expansion. Malheureusement, c’est le chemin que nous avons pris. Au départ, une faible population occupait un très vaste espace, puis nous nous sommes multipliés et avons étendu notre territoire jusqu’à faire voler ses frontières en éclats. Nous sommes trop nombreux, et nos modes de vie ne sont pas durables. Cependant, je suis persuadée, comme beaucoup d’autres avant moi, qu’il ne s’agit que d’une tempête avant l’accalmie. Les nouvelles sciences du chaos et des systèmes complexes nous apprennent que moins un système est stable, plus il est prêt à changer. L’évolution elle-même se serait produite par à-coups, stagnant pendant des millions d’années avant d’accéder à un niveau de créativité entièrement nouveau suite à une crise. »

« Nous souvenir de la jeunesse de notre espèce par rapport à l’ancienneté des fougères, c’est nous permettre de nous réconcilier avec nous-mêmes. »

Marie B.

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