Des éleveurs lancent leur propre marque de lait

L’INNOVATION EST DANS LE PRE

C’est très souvent ainsi qu’est présentée l’action de ce groupe d’éleveurs des Pays de Loire et Poitou-Charente.  Pour répondre à la crise du lait, ces éleveurs ont souhaité réinventer un modèle économique en créant leur propre laiterie à Remouillé (sud de la Loire-Atlantique). Ils ont déjà embauché sept salariés. Leur initiative fait partie des 15 projets lauréats de “La France s’engage“. Pour mener à bien leur projet, ils ont fait appel au financement participatif ce qui leur a permis de lever 1,6 millions d’euros en 2015.

L’idée est de produire et de consommer localement, au plus près du consommateur : –  “Nous produisons un lait différent, sans OGM ni huile de palme. Et la différence se situe également au niveau du mode de production car les éleveurs transforment et commercialisent eux-mêmes leur produit. Un moyen de rémunérer le producteur au juste prix, qui lui permet à la fois de couvrir ses charges et de se verser un salaire», explique Fabrice Hégron.

LEURS ENGAGEMENTS 

La démarche s’articule autour de trois objectifs :

• qualité : produire un lait de qualité, sans OGM ni huile de palme, issu des filières Bleu-Blanc-Coeur.
• économie locale : vendre sans intermédiaire pour garantir au consommateur un juste prix et au producteur une juste rémunération.
• transparence : circuit-court et traçabilité.

Une centaine de supermarchés Leclerc et Magasins U commercialisent les poches de lait au prix de 0.94 € le litre. Le produit est présenté dans un emballage innovant et durable. Le projet promet aux éleveurs un revenu d’environ 1700 euros nets par mois En contrepartie, « il a fallu se former à de nouvelles compétences, se remettre en question et accepter d’allonger davantage ses journées de travail”.

Dans les Côtes d’Armor, le produit est vendu à Saint-Malo et Dinan. Gageons qu’on le trouvera prochainement dans nos magasins.

Les premiers résultats sont encourageants puisque certains magasins sont déjà en rupture de stock. Il faudra attendre un peu pour voir si le succès est bien là. La société augmentera alors sa production (10 millions de litres cette année) et proposera une autre gamme :  du lait bio, de la crème et du beurre.

« C’est une fierté d’être allé jusqu’au bout de nos idées. Pour ne pas subir la mondialisation, il faut se montrer innovants. Mais nous ne sommes pas la solution, nous sommes une solution qui fonctionne à une petite échelle. » précise Jacky Gauvrit.