De nouveaux services de mobilité raisonnée [1/3]

Co-voiturage, auto-stop organisé, colis-voiturage, location de voitures entre particuliers…
De nouvelles formes de mobilité raisonnée apparaissent pour se déplacer de façon moins chère et mois polluante.

La commune nouvelle du Mené s’est lancée dans l’aventure au mois de juin dernier.
Focus sur cette nouvelle façon de se déplacer.

 L’AUTO-STOP ORGANISE

La pratique du covoiturage existe depuis quelques temps déjà et a ses adeptes. Il n’y a plus qu’à compter les nombreuses aires de covoiturage pour s’en convaincre. Mais, elle ne répond pas à tous les besoins, surtout pour les petits trajets : l’auto-stop organisé devient alors une alternative lorsque les communes, notamment en milieu rural, manquent de moyens en matière de transport en commun, là où la densité de population est insuffisante. Plusieurs réseaux de mise en lien existent : Rezopouce (réseau national), la Navette Citoyenne (Bretagne), Arrêt-Stop (Pays de Loire)….

QUI SONT CES AUTO-STOPPEURS ? 

Ce sont des personnes qui ne disposent pas de véhicules pour diverses raisons : parfois pour des raisons financières, mais aussi parce que celui-ci est utilisé par le conjoint pour se rendre au travail. Ce sont aussi ceux qui ne peuvent pas faire autrement : lycéens qui n’ont pas de permis et qui ne souhaitent pas attendre l’autocar ou bien qui souhaitent se rendre dans la localité voisine pour leurs activités de loisirs. Et ce sont aussi des personnes qui délibérément font le choix de circuler de manière plus écologique et plus conviviale.

Sur un même trajet, il est possible d’associer plusieurs modes de transport. Ainsi, avec le co-voiturage, on ne s’arrête pas toujours au bon endroit. Les derniers kilomètres peuvent être réalisés en auto-stop organisé. On peut également opter pour ce moyen de transport pour se rendre de la gare ou de l’arrêt bus à son domicile si celui-ci est un peu éloigné…

COMMENT CA MARCHE ? 

Pour que cette solution de transport alternatif fonctionne, elle doit impérativement être sécurisée. En général,  ce sont les collectivités territoriales qui s’approprient le projet. Les personnes qui souhaitent devenir membres du réseau s’inscrivent soit à la mairie de leur commune, l’office du tourisme… soit sur un site internet dédié. Elles doivent ensuite fournir un certain nombre de renseignements :

♦ signer la charte de bonne conduite
♦ communiquer une pièce d’identité,
♦ fournir une copie du permis de conduire pour le conducteur et justifier que le véhicule est en règle.

Ensuite, un kit est remis à chacun : auto-collant à apposer sur le véhicule, informations sur la localisation des arrêts, conseils pour pratiquer l’auto-stop organisé.

DES EXPERIENCES QUI FONCTIONNENT… OU PAS…

Points forts :

♦ même inscrits, les utilisateurs n’ont aucune obligation envers les membres du réseau.
♦ le partage des frais : le transport peut être gratuit puisque, seul ou accompagné,  le conducteur fera de toute façon le trajet. Mais la plupart du temps les gens se      méfient quand c’est gratuit. Alors, certaines communes proposent à titre indicatif un barême de prix.
♦ la convivialité

Difficultés rencontrées :

♦ la mise en place de cette solution passe par un gros effort de communication et d’animation. Certaines communes ont vu leur projet échouer car la communication et les animations sur le terrain n’ont pas été suffisamment régulières. Cela nécessite un effort financier. “Un réseau de stop met deux ans à être connu, trois ans à rouler tout seul” (Navette-citoyenne). Dans d’autres cas, ce sont les équipes constituées de bénévoles qui se sont essoufflées.
♦ des partenariats doivent être trouvés avec les collectivités territoriales, tels le Département ou la Région, mais aussi les entreprises pour développer, par exemple, l’auto-stop partagé sur les trajets domicile-travail. Des réticences ou des freins financiers peuvent apparaître.

Des perspectives d’évolution vers un co-voiturage en temps réel se dessinent avec l’usage du smartphone et de la géolocalisation.

Actuellement, des villes comme Rennes, Nantes, Brest, l’agglo de Lannion-Trégor, la communauté de communes de Pipriac mais aussi la commune nouvelle de Mené ont relevé le défi.

 Catherine B.
A suivre : colis-voiturage et locations entre particuliers