Quelques éco-gestes sur internet

Environnement, réchauffement climatique, énergies renouvelables… sont des thèmes récurrents dans l’actualité. A l’échelle individuelle, si nos gestes quotidiens semblent anodins, ils ont tous  un impact sur les émissions de gaz à effet de serre.

La dématérialisation a supprimé l’usage du papier dans bien des situations sans pour autant supprimer nos mauvaises habitudes. Ainsi, la consommation d’électricité dans le numérique ne cesse de croître.  Si Internet était un pays, il serait au 3ème rang mondial des plus gros pollueurs. La pollution liée à Internet est comparable à celle du transport aérien, selon Greenpeace

Nous n’avons pas toujours conscience de cette pollution alors que de tous petits gestes pourraient tout changer…

Que se passe-t’il lorsque j’envoie un courriel ?

Que je l’adresse à un collègue situé dans un bureau à proximité du mien ou que je l’adresse à une personne située à l’autre bout de la France, il va en moyenne parcourir 15 000 km car il va fort probablement transiter vers les Etats-Unis, là où sont situés les data-centers les plus utilisés de Google, Yahoo, Microsoft, Apple.

(data-center : centre de données où sont regroupées les installations informatiques chargées de stocker et de distribuer les données via un accès internet).

En France, d’après ContactLab, un internaute reçoit en moyenne 39 courriels par jour. Et d’après le cabinet d’études Radicati Group, 281 milliards d’emails ont été envoyés dans le monde, chaque jour, en 2018.

410 millions de tonnes de CO₂ sont ainsi générés par an, en prenant comme moyenne 4 g de CO2 par e-mail. Par comparaison,  d’après IATA, le transport aérien mondial a produit 859 millions de tonnes de CO₂ en 2017.

Et ce chiffre ne prend pas en compte les spams qui représentent la moitié des messages reçus. Or, même non ouverts, ces messages indésirables produisent 0,3 g de CO₂ !

Au total, 80 % des e-mails ne sont jamais ouverts.

Alors, comme l’on trie ses déchets ou comme l’on éteint la lumière en sortant d’une pièce, il existe des habitudes simples à adopter pour gérer sa consommation d’énergie liée à l’informatique. En voici quelques-uns, pour gérer ses mails et sa navigation sur internet.

LUNDI : je choisis mon moteur recherche ou… je m’en passe

Navigateur, moteur de recherche, qu’est-ce que cela veut dire ? 

Le navigateur constitue un accès à internet alors que le moteur de recherche vous permet de trouver le contenu que vous souhaitez.

Pensez à un téléviseur (votre navigateur) :  pour rechercher une émission vous utilisez une télécommande (votre moteur de recherche). La télécommande est inutile si votre téléviseur est éteint, et la télévision ne vous offre aucun choix sans la télécommande.

Des exemples de navigateurs : Google chrome, Mozilla firefox, Safari, Internet explorer…
de moteurs de recherche : Google, Yahoo, Bing, Qwant… Gwenood en Bretagne.

Choisir mon moteur de recherche

En matière de moteurs de recherche écologiques, plusieurs noms reviennent souvent :

Ecosia
A l’heure actuelle, Ecosia possède plus de 7 millions d’utilisateurs et a déjà planté 20 millions d’arbres. “De quoi faire le tour de la Terre” ou “fournir de l’air pur à 2.857.142 personnes”, indique l’entreprise allemande sur son site. Elle compte en mettre en terre un milliard d’ici 2020. “Planter un arbre permet à la fois de lutter contre le changement climatique, relancer le cycle de l’eau, transformer les déserts en forêts fertiles et de favoriser la nutrition, l’emploi, l’éducation, l’aide médicale et la stabilité politique et économique”, explique Ecosia.

Ecogine
C’est le moteur de recherche “made in France” et écolo. Créé en 2008 par trois étudiants de Polytech’Nantes, Ecogine fournit ses résultats de recherche grâce à Google France et reverse l’entièreté de ses bénéfices à des associations environnementales choisies par le vote des internautes. En novembre, 1200 euros ont par exemple été reversés à l’Association pour la protection des animaux sauvages (ASPAS), 1000 euros au centre de soins pour les oiseaux sauvages du Tarn, et 800 euros à l’association de semences bios, libres de droit et reproductibles Kokopelli.

Lilo
Chaque recherche que vous faites avec Lilo vous fait gagner une goutte d’eau. Chaque goutte d’eau représente l’argent que vous générez grâce à l’affichage des liens commerciaux lors de vos recherches.  Vous pouvez choisir ensuite à quel projet social vous donnez vos gouttes d’eau.

Qwant
Conçu et basé en France, Qwant, ce navigateur européen déjà connu pour respecter davantage que ses concurrents la vie privée de ses utilisateurs, s’est engagé à s’alimenter exclusivement en énergies renouvelables via un partenariat avec le groupe Akuo Energy.

Sont-ils meilleurs pour la planète que les autres ? Certains disent qu’il faudrait trouver des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre plutôt que de compenser en plantant des arbres qui ne font que stocker le CO2. D’autres disent que Chrome est tout aussi écolo voire plus. Ceci est un autre débat dans lequel je ne m’aventurerai pas ici.

Ou je m’en passe…

Quand on le peut, il vaut mieux se passer de moteur de recherche en tapant directement l’URL dans la barre d’adresse (ex. www.treguidelentrenous.fr) ou enregistrer l’adresse dans nos favoris en cliquant sur la petite étoile figurant à droite de la barre.

Mardi : J’évite d’ouvrir plusieurs onglets à la fois

Ouvrir plusieurs onglets consomment beaucoup d’énergie. A moins d’en avoir besoin, il vaut mieux fermer l’onglet dès qu’on a terminé de consulter un site ou mieux on utilise le même onglet pour faire une nouvelle recherche.

Pour reprendre l’exemple de la maison : laissez-vous la lumière allumée dans chaque pièce où vous êtes entré alors que vous n’y êtes plus ?

Mercredi : je limite l’envoi de pièces jointes dans mes mails

Surtout quand elles sont très volumineuses !  Plusieurs logiciels de compression permettent de réduire la taille des pièces jointes  :

• pour les images : tinypng  ou IloveImg
• pour les dossiers : Ilovepdf
• et pour les fichiers volumineux, pensez à utiliser des serveurs écologiques comme SwisTransfer qui propose des envois de gros fichiers jusqu’à 20 GO avec une durée de validité pouvant aller jusqu’à 30 jours. De plus, il respecte le RGPD ( réglement général sur la protection des données, de l’Union européenne).

Inclure une image dans la signature comme on le voit de plus en plus, ou dans le corps du mail, est également à éviter.

Jeudi : je me désabonne

Si vous estimez recevoir trop de mails publicitaires inutiles (newsletters, mails promotionnels…) plutôt que de perdre du temps à supprimer ces messages, pourquoi ne pas tout simplement se désabonner ?

Il vous suffit pour cela de cliquer sur le lien de désinscription qui se trouve généralement en bas des mails concernés. Ce n’est pas toujours pris en compte immédiatement mais à la longue,  la méthode est efficace.

Vendredi :  je vide ma boite mail

Une fois par mois, recherchez dans votre boîte de réception d’anciens messages inutiles que vous pouvez supprimer.

Videz régulièrement votre dossier Courrier indésirable. (Certains programmes de messagerie électronique le font automatiquement.) Et surtout pensez à vérifier que votre corbeille se vide automatiquement sinon videz-la ou modifier les paramètres de votre messagerie.

Si vous recevez des courriels de notification de réseaux sociaux tels que Facebook, LinkedIn, Twitter, Instagram, Pinterest… désactivez-les, sauf si vous en avez vraiment besoin. En général, ils ne font que dupliquer les informations que vous recevez déjà directement sur  l’application du réseau.

Quand l’informatique nous chauffe gratuitement

A Bordeaux, le Conseil départemental de la Gironde a commandé la construction d’un immeuble qui fournit du chauffage gratuit par la récupération de l’énergie produite par des radiateurs, qui sont en fait des calculateurs bourrés de micro-processeurs.

La start-up Qarnot a ainsi inventé un “radiateur-ordinateur QH-1”. Doté de micro-processeurs, il permet de réaliser des calculs informatiques et de chauffer une pièce de 30 m². Du coup, les usagers ont accès au Wifi ainsi qu’à un chauffage écologique,  100 % gratuits ! Et  il n’est plus nécessaire de climatiser les serveurs pour les refroidir.

Les calculateurs remplacent l’électricité et le gaz

“Au lieu de dépenser de l’énergie et de l’argent à refroidir les data center, ces centres de traitement des données qui regroupent d’énormes serveurs qui chauffent beaucoup, nous avons préféré jouer sur la dissipation de la chaleur. C’est à ce besoin que répondent nos radiateurs, qui sont en réalité des mini data center, avec des microprocesseurs et des cartes mères”, déroule Quentin Laurens, responsable des relations publiques de Qarnot.

Pour finir, voici les résultats du test que j’ai réalisé pour Tréguidel Entre Nous