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Avec Silvère Burlot, nous entrons aujourd’hui dans l’univers de la musique.  Un monde que nous  connaissons mal  car nous ne voyons du musicien que les moments qu’il nous offre sur scène. Ce focus propose de mettre en lumière quelques facettes du métier de musicien, principalement autour d’un instrument pas toujours reconnu à sa juste valeur,  l’accordéon.

Etre musicien, un métier

200 concerts par an, cela ne s’improvise pas. Cela fait quatre concerts en moyenne par semaine. Parfois, les spectacles se suivent : rentré au petit matin, il faut repartir dans la matinée pour assurer celui de l’après-midi car contrairement aux autres artistes, les musiciens de bals populaires doivent préparer leur scène.  Après la mise en place des décors et du matériel, vient le temps de la mise au point des éclairages, du son, de la synchronisation. Une petite pause et les premiers danseurs arrivent. Il est temps de démarrer le spectacle. Un marathon de quatre à cinq heures commence, pour le plaisir des danseurs, en portant à de nombreuses reprises, sur les épaules, un accordéon de huit, parfois treize kg. Il faut avoir « bon dos ».

Quand les derniers danseurs s’en vont et que les dernières lumières s’éteignent, la soirée n’est pas encore terminée : vient le temps du démontage de la scène, du rangement du matériel. On prend ensuite  la route pour rentrer tard le soir. Les trajets sont parfois bien plus longs lorsqu’on se rend aux quatre coins de France.

Les jours de relâche, pas question de faire relâche : il faut composer, répéter, enregistrer. Etre musicien c’est aussi mener « sa petite entreprise » : suivre les comptes, assurer la promotion de ses nouveaux morceaux, de ses CD et DVD, démarcher les lieux de spectacles…  un musicien ne mène pas une vie de bohème, comme toute entreprise la concurrence est là. Il doit se faire connaître, être le meilleur et donner le meilleur.

Pour autant, il lui faut tout de même assumer ce petit côté bohème : parcourir les routes par tous les temps et les saisons  pour nous faire rêver et nous faire danser, bien souvent quand lui-même  aimerait aussi être de la fête avec sa famille. Il le fait avec enthousiasme car il aime son métier. Alors, il faut savoir l’applaudir  car c’est cela qui l’anime.

De janvier à décembre, Silvère sillonne ainsi les routes de Bretagne et de France. En binôme avec Camille le batteur, lorsqu’il anime les bals musette et thés dansants, Bruno le guitariste rejoint le groupe pour les bals populaires, les  anniversaires, mariages ou tout autre animation festive.

Thés dansants, galas, repas, soirées … 14 CD, 2 DVD,  de nombreuses émissions de radios  et de TV,  mais aussi la fierté de représenter la Bretagne dans l’emblématique salle de l’Olympia en 2012 : Silvère a déjà à son actif un palmarès impressionnant.

Silvère Burlot

Pour en savoir  plus sur  Silvère Burlot :
http://www.silvereburlot.com/
 http://www.silanimation.com/

…et suivez-le sur facebook.

Et pour finir, un peu d’histoire

Impossible de parler de l’accordéon sans penser immédiatement au bal musette. Lorsqu’on entend ce nom, on pense  bal de village, bal du 14 Juillet, bal de plein air en été, guinguettes…  Aujourd’hui,  à Paris, les lieux se multiplient pour retrouver cette atmosphère conviviale où se mêlent les générations et où s’entremêlent les genres : valse musette, tango, salsa, paso, mais aussi country, madison…

Bon enfant le bal musette ?

Cela n’a pas toujours été le cas. Le bal musette est né vers 1880 dans les bas-fonds de Paris.  La communauté auvergnate, très nombreuse à Paris, installe dans les arrières salles des cafés, de petites salles de bals où l’on danse la bourrée au son de la musette bougnate (ou cabrette, sorte de petit hautbois) et de la grelottière. L’ambiance attire très vite de nombreux Parisiens. Les Italiens, également nombreux  à Paris, se joignent aux Auvergnats, avec leurs accordéons. Mais les choses vont s’envenimer vers 1900 lorsque les Italiens tentent d’introduire de nouvelles danses avec l’accordéon chromatique qui fait son apparition. Les conflits éclatent et les Italiens partent jouer dans de nouveaux endroits tout en gardant le nom de « Musette ».  Pour les Auvergnats, c’est un affront et une provocation : le bal musette doit être réservé à la musette. Les deux communautés s’affrontent  et des rixes éclatent régulièrement à coups de poings et de couteau.

Mais l’accordéon se popularise rapidement, et s’impose comme instrument incontournable du bal, au détriment de la musette auvergnate. Les bals « accordéon » se répandent partout en province : le Genre Musette est né.

Par la suite, le «milieu » a remplacé la pègre : les Corses et les Marseillais, montés à Paris, s’approprient les dancings de Paname.  Devant les établissements où l’accordéon est toujours roi, les bandes s’affrontent. Aux Etats Unis, c’est l’époque de la prohibition et d’Al Capone…

Après la 2de guerre mondiale, le bal musette est à son apogée. Mais les années rock et yéyé arrivent telle une déferlante et durant les années 60/70, faute d’avoir su s’adapter, l’accordéon devient un instrument ringard.

Il faudra attendre les années 90,  avec le jazz manouche, le tango argentin, le blues américain, mais aussi le rock alternatif  pour que l’accordéon résonne à nouveau sur des musiques plus modernes. Maurice Béjart, Boy  George, le trompettiste Quincy Jones  ont travaillé avec des accordéonistes. Les Forbans, Patrick Bruel mais aussi plus récemment  Julien Doré n’ont pas hésité, eux non plus, à l’introduire dans leurs chansons. Rappelez-vous Stereo Love  (Edward  Maya), tube de l’année 2010 qui tournait en boucle sur les radios françaises.

La nouvelle génération d’accordéonistes a su  évoluer musicalement. La “boite à frissons”, le “piano à bretelles”, le “soufflet à douleurs” peut savourer sa revanche musicale.

Ciel d’accordeon

Merci Silvère  pour cet agréable moment passé en ta compagnie
Musicien, tu participes au ” bien-vivre ensemble”.

Bon vent à toi !

Catherine B.

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Showing 2 comments
  • CARPENTIER . ANNIE
    Répondre

    TRES BON REPORTAGE . BRAVO !

  • Danie BONNO
    Répondre

    Bravo Silvère, reportage magnifique dans une simplicité hors du commun, ne change rien reste comme tu es, garde toujours cette belle simplicité, ce beau sourire, et continue à nous enchanter et nous faire danser sur tes belles musiques, et ta si jolie voix qui accompagne toutes tes magnifiques chansons.

    Une chose que j’ajouterai vient plus souvent nous voir aussi dans notre belle région du sud finistère, “la rose des vent” à GUSICRIFF, à ROSPORDEN, etc etc………

    Gros bisous aussi en passant à Jean-yves et Yvonne, tes parents pour lesquels j’ai une très grande sympathie aussi.

    Danie

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