Dans BIBLIOTHEQUE

Cette rubrique est destinée aux lecteurs qui désirent partager leurs lectures. Livres empruntés à la bibliothèque ou livres que vous possédez, si vous avez envie de donner à d’autres quelques idées de prochaines lectures, n’hésitez pas à venir en parler ici. Un coup de cœur, une déception…, l’approche est libre et totalement subjective.

Le nouveau nom - Elena Ferrante

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Résumé : Naples, années soixante. Le soir de son mariage, Lila comprend que son mari Stefano l’a trahie en s’associant aux frères Solara, les camorristes qui règnent sur ele quartier et qu’elle déteste depuis son plus jeune âge. Pour Lila Cerullo, née pauvre et devenue riche en épousant l’épicier, c’est le début d’une période trouble : elle méprise son époux, refuse qu’il la touche, mais est obligée de céder. Elle travaille désormais dans la nouvelle boutique de sa belle-famille, tandis que Stefano inaugure un magasin de chaussures de la marque Cerullo en partenariat avec les Solara. De son côté, son amie Elena Greco, la narratrice, poursuit ses études au lycée et est éperdument amoureuse de Nino Sarratore, qu’elle connaît depuis l’enfance et qui fréquente à présent l’université. Quand l’été arrive, les deux amies partent pour Ischia avec la mère et la belle-soeur de Lila, car l’air de la mer doit l’aider à prendre des forces afin de donner un fils à Stefano. La famille Sarratore est également en vacances à Ischia et bientôt Lila et Elena revoient Nino.

Le Nouveau Nom est la suite de l’amie prodigieuse, qui évoque l’enfance et l’adolescence de Lila et Elena. Avec force et justesse, Elena Ferrante y poursuit sa reconstruction d’un monde, Naples et l’Italie, et d’une époque, des années cinquante à nos jours, donnant naissance à une saga romanesque au souffle unique.

Extrait de l’article paru dans  Le Monde – Culture : De qui et de quoi Elena Ferrante est-elle le nom ? La question constitue depuis vingt-quatre ans un feuilleton littéraire substantiel en Italie et, depuis peu, partout où Ferrante est traduite et appréciée… Depuis 1992, on ignore tout de l’identité de l’écrivaine, qui n’a jamais paru ni parlé en public…

A dire vrai, l’identité réelle de l’écrivain importe-t’elle vraiment ?… Elle [Elena Ferrante] veut écrire ce qu’elle veut, quand elle veut. Et pouvoir développer de la façon pla plus libre possible ses thèmes de prédilection : les relations passionnelles des hommes et des femmes, ou des femmes entre elles, les origines sociales, le divorce, l’abandon, les certitudes conjugales….

Pour Ferrante, c’est là qu’est le vrai défi…  La liberté et la sincérité acquises grâce au pseudonyme doit faire naître une proximité entre le lecteur et l’auteur. Une proximité telle qu’elle compense le vide de l’anonymat. Messieurs et Mesdames les auteurs, nous dit Ferrante en substance, soyez anonymes. Vous serez de meilleurs écrivains et vous imposerez plus subtilement votre moi aux autres..

L'amie prodigieuse - Elena Ferrante

l'amie prodigieuse

Résumé : “Je ne suis pas nostalgique de notre enfance : elle était pleine de violence. C’était la vie, un point c’est tout : et nous grandissions avec l’obligation de la rendre difficile aux autres avant que les autres ne nous la rendent difficile.”
Elena et Lila vivent dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années cinquante. Bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila abandonne l’école pour travailler dans l’échoppe de cordonnier de son père. Elena, soutenue par son institutrice, ira au collège puis au lycée. Les chemins des deux amies se croisent et s’éloignent, avec pour toile de fond une Naples sombre, en ébullition.

Voyage dans l’Italie du boom économique, L’amie prodigieuse et Le nouveau nom sont les premiers romans de la saga des deux héroïnes inoubliables d’Elena Ferrante.

Mon avis : Ce premier tome nous plonge dans l’Italie des années 1950-60 : l’ambiance d’un quartier modeste de Naples, avec en toile de fond la pauvreté mais aussi le boom économique que l’on sent émerger, le parti communiste en plein essor, la Camorra, la violence au quotidien… et comme fil conducteur, l’amitié qui unit Lila et Elena, deux enfants dont nous suivons l’amitié fusionnelle et complexe jusqu’à leur adolescence. Il n’y a pas de suspense mais ce roman est une véritable fresque haute en couleurs dont on a du mal à se détacher.

Extrait : Elle [ma mère] ne me laissa pas le temps de parler. Elle me donna des gifles et des coups de parapluie, hurlant qu’elle me tuerait si je faisais encore une chose pareille.
Lila passa à travers : chez elle, personne ne s’était aperçu de rien. Le soir, ma mère raconta tout à mon père et l’obligea à me battre. Il s’énerva parce qu’il ne voulait pas et ils finirent par se disputer. Alors il lui flanqua une gifle puis, en colère contre lui-même, me fila une bonne raclée.

Entre ciel et Lou [roman] - Lorraine Fouchet

 Prix Bretagne 2016

Entre ciel et Lou

Résumé : Bretagne. Jo prévoit de profiter d’une joyeuse retraite sur l’île de Groix. Mais la deuxième vie qu’il imaginait aux côtés de sa bien-aimée, il devra l’inventer seul. Son épouse est partie avant lui, en lui lançant un ultime défi : celui d’insuffler le bonheur dans le coeur de ses enfants. Il n’a d’autres choix que d’honorer Lou, sa mémoire et ses voeux. Entre un fils sur la défensive et une fille cabossée par l’amour, la mission s’avère difficile mais réserve son lot d’heureuses surprises – car il n’est jamais trop tard pour renouer. En famille, on rit, on pleure, on s’engueule et, surtout, on s’aime !

Mon avis : Un livre magnifique qui nous transporte sur l’île de Groix. Avec un ton juste et sincère qui donne toute sa force au récit, Lorraine Fouchet nous fait entrer dans chacun des personnages et nous introduit dans cette famille, avec ses joies, ses peines, mais aussi ses petits bonheurs. Un livre qui sent bon les embruns… 

Extrait :  Pomme, Ile de Groix – “Aujourd’hui c’est ton anniversaire, Lou. Depuis que tu n’es plus là, Jo ressemble aux homards du vivier du port. Il est vivant, mais pris au piège, comme s’il attendait l’épuisette qui va le pêcher pour être savouré à l’armoricaine. Il boit trop, il a des yeux de lapin russe, son pas navigue, ses mains tremblent. Il me rejoint dans la cuisine à l’heure du goûter. Son sourire est fendillé. Il sort la farine, le beurre salé, les oeufs, la crème, les yaourts, et ce qu’on appelle sur l’île du “suc’ jaune”.
– Lou veut que tu apprennes à faire le tchumpôt. Ta soeur aussi. Lucette, de Locqueltas, m’a donné la recette….”

La couleur de l'eau [roman] - Kerry Hudson

 Prix Fémina Etranger 2015

la couleur de l’eau

Résumé : Sous le charme, Dave, vigile dans un magasin londonien, laisse partir une jeune voleuse qu’il vient de surprendre. Sa journée terminée, il la découvre dehors, à l’attendre. C’est le début d’une relation complexe entre deux être abimés. Comment Alena, venue avec tant de projets de sa Russie natale, s’est-elle retrouvée à la rue et sans papiers ? Pourquoi Dave vit-il comme en exil à quelques kilomètres de chez lui ?
Page après page, ils s’apprivoisent, se rapprochent – et prennent soin d’éviter leurs zones d’ombre : les réseaux de prostitution, les compromissions, les peurs et les espoirs étouffés de l’une, les cités anglaises à l’horizon bien bas, les rêves d’aventure et les lâchetés de l’autre.
Se gardant des clichés et du larmoyant, Kerry Hudson raconte ses personnages avec leurs fragilités et leurs faiblesses. De l’East London à la Sibérie en passant par Moscou, elle tresse un récit d’un grande finessse, mêlant portrait social et histoire d’amour moderne. Un roman lumineux.

Mon avis : l’histoire d’un amour entre deux êtres malmenés par la vie : Alena, une jeune fille qui a quitté sa Russie natale pleine d’espoir et s’est retrouvée aux mains d’un proxénète. Dave, vigile dans un grand magasin, est un homme torturé, qui traîne derrière lui une histoire familiale… Une histoire écrite avec beaucoup de finesse, les personnages habitent réellement leurs histoires ce qui nous les rend d’autant plus attachants.  Au-delà des rêves d’Alena, nous découvrons avec elle un autre Londres, celui de la misère ordinaire racontée de manière simple, sans jamais tomber dans le pathos.

Ujène Juste un rêve [album jeunesse] - Christelle Le Guen

Ujène

Résumé :  toute la journée, Ujène tourne en rond sur sa charrette à pédales. Il tourne en rond autour de sa maman qui le protège et qui sent si bon. Pourtant, dans le rêve qu’il fait chaque nuit, il pédale de l’autre côté de la barrière jusqu’au Grand Talus… et ça, c’est défendu !

Mon avis : Avec beaucoup de fraîcheur et de poésie, Christelle Le Guen nous transporte dans l’univers d’Ujène et sa charrette à pédales. L’histoire développe les thèmes de la peur de l’inconnu, de l’autre, de la différence mais aussi de l’amitié, du partage.. et, en filigrane, se profile le souhait du parent de protéger son enfant des difficultés de la vie. De belles illustrations autour du texte.
Enfants 3 – 7 ans

Toupoil le chien-loutre [BD jeunesse] - S. Monfort

(Vu au salon du livre Plumes d’Armor à Lanvollon)

tout poil

Résumé :  à la suite d’une mauvaise chute, le chien Toupoil se réveille blessé et engourdi au bord d’une rivière. Il se lie d’amitié avec Löre et Toür, deux loutrons, Pil, le renard et Volnoir, le grand corbeau. Toupoil apprend à pêcher… comme les loutres. Mais un jour, la nouvelle se répand : un chasseur a posé un piège sur la rivière et Töur a disparu…

Commentaire de l’éditeur Crayon VertChaque histoire de Toupoil est complétée par un documentaire de 5 pages sur l’animal-titre. Si les aventures de Toupoil s’inspirent de la réalité, elles n’en restent pas moins de la fiction. Le documentaire est là pour rétablir la réalité de la faune sauvage qui tente de survivre dans l’Europe d’aujourd’hui. Il est élaboré conjointement avec des naturalistes de terrain, des scientifiques ou des associations de sauvegarde de l’animal concerné. Ces pages (tout comme les pages de BD) sont relues et corrigées par une institutrice qui apporte son expérience professionnelle et linguistique.
La BD nature des moins de 7 ans… et +

La girafe haute comme le ciel [jeunesse] - Johann Joubert

(Vu au salon du livre Plumes d’Armor à Lanvollon)

la girafe haute comme le ciel - Johann Joubert

Gigi est une girafe pas comme les autres : son cou est long, long, long… tellement long qu’elle peut élever sa tête au-dessus des nuages.  Gigi est triste car les animaux se moquent d’elle et la rejettent. Personne ne veut être son ami. Seule Sissi, la petite souris, va s’intéresser à la girafe. Pourra-t-elle lui faire retrouver sa joie de vivre ? – A partir de 4 ans.

Une histoire qui rappelle celle du vilain petit canard. Le thème qui est ici développé : ne pas juger sur les apparences et accepter la différence. Un texte joliment illustré par Eva Kopp.

Chat d'oeuvre [jeunesse] - Linda Conchaudron

(Vu au salon du livre Plumes d’Armor à Lanvollon)

chat d’oeuvre

Blanche, la chatte de Monsieur et Madame, donne naissance à six adorables chatons. Six, le petit dernier, est né avec un pelage tacheté aux couleurs de l’arc-en-ciel. Et si son apparence cachait un secret ? Six, ne serait-il pas un peu artiste ? Pour ses maîtres, c’est sûr, c’est un petit chat d’oeuvre !
A partir de 3 ans – Illustrations Célia Melesville.

Extrait : Un jour de pluie Madame avait laissé la porte de la cuisine grande ouverte sur le jardin. Six en profita pour aller tremper ses pattes avant dans la boue. Il rentra dessiner sur le carrelage de la cuisine avec ses pattes boueuses, puis il ressortit frotter ses pattes arrières dans l’herbe humide afin de poursuivre son dessin avec un peu de vert…

Le petit bonhomme du chemin - [jeunesse] - Jean-Yves et Christelle Le Guen

(Vu au salon du livre Plumes d’Armor à Lanvollon)

le petit bonhomme JY LEGUEN

Vous voici à la croisée des chemins. Lequel choisir :

– celui de Petit Pierre qui se rend chez sa tante pour lui souhaiter un heureux anniversaire ?
– celui d’Euphrosine, une petite fille bien curieuse ?
– celui de monsieur Randon, un étrange collectionneur ?
– celui de ce drôle de petit bonhomme, roi du chapeau ?

Finalement, peu importe, tous les chemins mènent à R… !

Extrait : “Je l’ai suivi, le petit bonhomme qui marchait sur le chemin. J’avais calculé : toutes les demi-heures, il passait devant ma maison, dans un sens, puis dans l’autre. Il m’intriguait beaucoup. Sa tête dépassait à peine la haie qui venait d’être taillée. Et il était coiffé d’un chapeau différent chaque fois. Cet après-midi-là, je prenais le soleil sur la pelouse et j’assistais à un véritable défilé de mode : melon et casquette, képi et canotier, haut de forme et sombrero se succédaient. Mais quand le petit bonhomme est repassé tête nue, j’ai été surpris et j’ai décidé de le suivre…”

Mon avis : de belles histoires, avec de jolis rebondissements, illustrées par Christelle Le Guen – Un livre d’enfance qu’on aime garder dans sa bibliothèque.

Pourquoi j'ai mangé mon père [roman] - Roy Lewis

pourquoi j'ai mangé mon père

Une famille préhistorique ordinaire : Edouard, le père, génial inventeur qui va changer la face du monde en ramenant le feu ; Vania, l’oncle réac, ennemi du progrès ; Ernest, le narrateur, un tantinet benêt ; Edwige, Griselda et d’autres ravissantes donzelles…
Ces individus nous ressemblent : ils connaissent l’amour, la drague, la bataille, la jalousie. Et découvrent l’évolution. Situations rocambolesques et personnages hilarants pour rire et réfléchir.
Un miroir à consulter souvent.

Mon avis : j’ai beaucoup aimé ce livre original, drôle et léger. Nous suivons une famille dans son quotidien à l’âge de la préhistoire mais, si nous nous situons dans une autre époque, les réflexions, les pensées sont celles d’aujourd’hui. Ce langage décalé, cet anachronisme, provoque des situations cocasses où les grands thèmes de la société sont revisités : éducation, famille, écologie, progrès technique, opposition réactionnaire/progressiste…

Extrait : “… En attendant, le feu fait bien l’affaire, dit-il, on peut à volonté réduire la chaleur ou l’augmenter. C’est de l’adaptation, ça, donc de l’évolution, seulement nous y arrivons beaucoup plus vite, un point c’est tout.

– Voilà, voilà l’erreur ! ô misérable prétention d’homme que tu es ! s’écria l’oncle Vania. De quel droit accélérer les choses ? De quel droit pousser à la roue, au lieu de te laisser conduire ? Tu veux bousculer la nature, mais sois tranquille, elle ne se laissera pas faire. Un jour tu t’en apercevras !…”

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