Dans BIBLIOTHEQUE

Cette rubrique est destinée aux lecteurs qui désirent partager leurs lectures. Livres empruntés à la bibliothèque ou livres que vous possédez, si vous avez envie de donner à d’autres quelques idées de prochaines lectures, n’hésitez pas à venir en parler ici. Un coup de cœur, une déception…, l’approche est libre et totalement subjective.

NUIT DE LA LECTURE 2019

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3ème édition de la Nuit de la Lecture : samedi 19 janvier 2019
La bibliothèque de Tréguidel organise une soirée autour du livre et de la lecture
de 20 h à 21 h30 au P’tit Bar.

Les Révélations de Merlinéa

Les Révélations de Merlinéa, c’est un livre né à Tréguidel.
Pascal Izac est illustrateur et Tréguidelais. De sa rencontre avec Merlinéa est né ce recueil. Alors, si vous avez envie de découvrir ce projet et contribuer à lui donner vie, rendez-vous sur : https://fr.ulule.com/revelations-merlinea/

A ce jour, 117 % des fonds ont été collectés soit 3 525 €. La contribution se poursuit jusqu’au 15 février 2019.
Un beau projet qui verra le jour bientôt.

Pour l'amour d'une île

4ème page de couverture
Elle s’appelle Marine. Un prénom qui évoque la passion, la mer. Cette mer qui entoure la petite île bretonne où elle est née et a grandi, jusqu’à la mort brutale de ses parents.
Devenue médecin, Marine décide de retourner sur l’île perdue dans les brumes, au milieu des écueils qu’elle aime tant.
Mais les mois passent et elle ne parvient pas à amadouer les habitants pour le moins distants. Les patients restent rares et l’hostilité palpable. Une hostilité qui semble trouver sa source dans l’histoire familiale, ne laissant “au nouveau docteur” , au bord du découragement, d’autres choix que de raviver le passé pour comprendre. Au risque de rouvrir des blessures enfouies.

L’auteur
Retraitée, Armelle Guilcher vit et écrit en Bretagne. Pour l’amour d’une île est son premier roman, paru en 2014.

Mon avis
J’ai aimé ce roman qui respire les embruns et nous apporte un grand bol d’air du large. Tout y est :  une île bretonne avec son isolement le soleil, la mer qui cogne sur les rochers, l’air iodé, la pluie, le cri des mouettes, le vent, les tempêtes, des personnages rudes, des taiseux,  mais attachants… et une intrigue qui se dévoile au fur et à mesure du roman. Des secrets de famille qui resurgissent, l’Occupation, le nationalisme breton…
Un bon roman pour se détendre.

Extraits
– Je m’appelle Marine. C’est un prénom qui évoque la mer. J’aime mon prénom. C’est grand-père qui me l’a choisi, sans se douter que la mer serait ma passion; à moins que la mer ne soit devenue ma passion à cause de mon prénom. Qui peut le dire ?
Grand-père prétend que la mer et moi, nous sommes pareilles. Comme elle, j’ai des moments de calme souverain. (…)
Je suis la mer , légère, enjôleuse, mais également fougueuse et parfois déchaînée. Seul grand-père me comprend comme il comprend la mer….

– … De toute façon, ajoute Jean-Noël avec aplomb, ici vous n’aurez jamais de copain.
– Et pourquoi, je te prie ?
– Parce que sur l’île, les garçons ne sont pas comme vous. Personne n’est comme vous, sauf “l’artiste”.
-explique-toi
-Ben… Vous êtes belle et savante et tout…
– Et les garçons ici ne sont ni beaux ni savants ?
– Quand ils sont beaux et savants, ils restent pas sur l’île.
-Et où vont-ils ?
– Ils vont là où les filles sont belles et savantes : à la ville

Les silences de la guerre

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4ème page de couverture
Finistère, 1943. Glaoda et son père sont contraints d’accueillir un officier allemand dans leur maison. Affecté à la construction du Mur de l’Atlantique, l’homme n’adhère pas au régime nazi. Contre toute attente, cette cohabitation forcée rapproche les ennemis et les invite à se comprendre. En tombant tout doucement amoureuse de l’officier, Glaoda dit non à la guerre et choisit de résister à sa manière…

L’auteur 
Claire Fourier est née à Ploudalmézeau en 1944. Elle a grandi à Brest dans le déni de ses origines bretonnes, éduquée par une mère attachée à la culture française. C’est l’amitié avec Jean Markale qui la renverra à ses origines en disant voir en elle la « femme celte » par excellence. Elle vit à Paris et à Carnac, nostalgique du Nord-Finistère.
Les livres de Claire Fourier n’ont pas tous trait à la Bretagne, mais sont marqués par le tempérament breton fait de gravité, de tendresse et d’impertinence à la fois, et par l’amour du pays natal, en particulier, le Finistère, qu’il soit de la côte ou de l’intérieur des terres : s’ils ne vont pas à la Bretagne, ils viennent de la Bretagne (comme les rayons viennent du soleil).
Plusieurs prix bretons : le prix Bretagne, le prix de la Ville de Carhaix, le prix de la Ville de Vannes ont récompensé Les Silences de la guerre.

Mon avis
Une histoire qui semble déjà lue (une histoire d’amour pendant la guerre) mais très puissante : une sorte de huit clos entre un père, sa fille et un officier allemand. Une autre vision de la Bretagne en temps de guerre : la ville de Brest, le Mur de l’Atlantique, la STO, les maquisards. Des éléments historiques qui nous donnent envie d’en savoir plus sur l’histoire mais aussi les peintres, les philosophes, les artistes souvent évoqués (Rilke, Goethe, Friedrich…).
Une histoire intemporelle et universelle qui interpelle et soulève des questions intéressantes.  Ecrite avec beaucoup de finesse et de pudeur.

Extrait
A la maison, Herman ne pouvait plus faire semblant d’ignorer que mon père appartenait à un réseau de Résistance. Et mon père ne pouvait pas faire semblant d’ignorer qu’il devait sa liberté à une relation qu’il désapprouvait entre un Allemand et sa fille.
La situation devint tendue. Néanmoins elle obligeait chacun à voir plus loin que la guerre, à méditer la guerre davantage, à penser l’amitié et l’inimitié, l’offense et le pardon.
Sans rien expliciter, nous nous enfonçâmes – élevâmes ? – tous les trois dans une forme de résistance supérieure, laquelle pouvait conduire à l’abîme. Nous assumions ce risque au nom d’un absolu qu’il restait à cerner et définir, mais devant lequel une exigence intime nous forçait à nous incliner.

L'été de l'exode

4ème page de couverture
Eté 1940. Une mère, Louise, et Pilou, son fils de 8 ans, prennent le dernier train de l’exode à Paris pour se réfugier en Bretagne. Pilou nous raconte ce voyage initiatique, à la découverte de la réalité du monde des adultes dans une période bouleversée. Sa mère, divorcée, bretonne de la banlieue ouvrière de Paris, en subit les contraintes et assume ses désirs sans se soumettre aux convenances morales…

Gérard Prémel écrit un récit libre et émouvant. Il réussit à nous faire partager rencontres et situations avec la fraîcheur du regard de l’enfant, et nous touche, comme un conteur, en nous menant jusque dans l’intimité de son histoire.

L’auteur
Gérard Prémel vit à Rennes. Voyageur, poète, essayiste et romancier, il a dirigé la revue Hopala. Son roman a reçu le Grand Prix du Roman 2016 de l’AEB (association des écrivains bretons).

Mon avis
Une autre manière de parler de la relation entretenue par des femmes françaises avec des soldats allemands durant la guerre 39-45. Ici, le narrateur est un enfant de 8 ans, Pilou, qui décrit, avec beaucoup de fraîcheur, les évènements auxquels il va être confronté.
J’ai aimé cette manière de raconter, à la fois touchante parce que c’est un fils qui parle de sa mère, mais aussi parce qu’il ne porte pas de jugement.

Extraits
C’est peu après l’événement considérable des soldats allemands dans la maison qu’un tout autre changement est intervenu dans notre vie. Alors que Lisbonne et moi – P’tit Claude était souffrant – nous étions allés comme d’habitude lorsqu’il pleuvait, et nous y étions autorisés, dans la maison du professeur pour jouer avec la petite voisine, son père est arrivé en trombe (il nous avait entendu fermer la porte et monter les escaliers). Il nous a interpellés d’une voix qui claquait : “Sortez d’ici immédiatement et ne revenez plus ! ” On est redescendus sans dire un mot. Une fois dehors, Lisbonne a dit “Je sais pourquoi”. Je pensais la même chose qu’elle, mais je voulais en avoir le coeur net. Vers la fin de l’après-midi, je suis allé retrouver la petite fille sur le terre-plein du terrain vague. Elle faisait semblant de ne pas me voir. Je lui ai demandé : “Pourquoi ton père nous a mis à la porte ? ” Elle ne disait rien. J’ai insisté : “Tu ne veux pas me répondre ?” Elle a à peine desserré la bouche pour me dire entre ses dents : “J’ai pas le droit de parler avec vous”. J’ai insisté : “Mais pourquoi… ?” Et elle : “Parce que vos mamans, elles vont avec les Allemands”.

J’ai repensé au professeur qui nous avait chassés de sa maison parce que nos mamans allaient avec des Allemands. Par tout ce que je savais de  la vie et de l’époque que nous vivions, par tous les événements auxquels j’avais été mélé de près ou de loin, ou dont j’avais entendu parler ou que j’avais vécus, ou que j’avais vu vivre, je savais qu’un Allemand qui chante l’Internationale, et en plus la chante en pleurant, c’est pas la même chose que ceux qu’on pouvait entendre hurler dans le poste “Sieg heil ! Sieg heil !” et “heil Hitler !” J’aurais bien aimé pouvoir expliquer ça au professeur. Mais je n’avais pas encore huit ans, et il n’est pas d’usage que les petits garçons de huit ans expliquent la marche du monde et le sens de la vie aux professeurs.

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