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Souvenez-vous, au mois de janvier dernier, le journal Ouest-France publiait trois articles consacrés à des Costarmoricains partis au bout du monde. L’un d’eux était consacré à un jeune Tréguidelais, Pierre-Yves Quéhé qui s’est engagé pour une mission d’un an, sur l’île d’Amsterdam dans les Terres Australes et Antarctiques Françaises, autrement dit les TAAF. C’est le début d’une belle aventure humaine qui, chaque année, se renouvelle en faisant place aux nouveaux arrivants.

L’Ile d’Amsterdam
Ile d’Amsterdam
Ile d’Amsterdam

L’île fait partie des Terres Australes Antarctique Françaises (TAAF) qui forment un Territoire d’Outre-Mer français composé de :

  • l’archipel des Crozet
  • l’archipel des Kerguélen
  • les îles St Paul et Amsterdam
  • la Terre Adélie (qui se situe sur le continent antarctique)
  • et les îles Eparses de l’Océan Indien.

C’est sur cette île Amsterdam que Pierre-Yves Quéhé va vivre pendant un an. Elle est habitée en moyenne par une vingtaine de personnes, qui, comme lui, sont de passage pour un temps donné (quelques militaires, des scientifiques, personnel d’administration…). Il n’y a aucun autre habitant.

Les îles d’Amsterdam et Saint-Paul (éloignées l’une de l’autre de 85 km) sont les plus au nord et donc les plus tempérées des TAAF. Elles bénéficient d’un climat océanique et sont constamment exposées aux vents d’ouest. En hiver, il n’y a ni neige, ni gelée. Sa partie ouest est constituée de hautes falaises de 600 à 700 mètres de hauteur. Au nord, une entaille permet aux bateaux d’accoster. C’est pour cette raison que la station Martin-de-Viviès y a été établie.

Elles sont situées juste au-dessus des 40ème Rugissants et 50ème Hurlants bien connus des navigateurs. En cliquant sur ces coordonnées -37.797845, 77.571418 , vous pourrez voir cette île en 3D sur Google.

Après avoir lu l’article du Ouest-France, j’étais curieuse de connaître cet endroit du monde qui m’était jusqu’ici inconnu. Et j’étais encore plus curieuse de savoir comment Pierre-Yves Quéhé vivait cette année loin de tout : comment se passent les journées sur l’île,  comment vit-il ce recul loin de tout, quelles sont ses activités et dans quelles conditions travaille-t’il … Alors, j’ai appelé sa mère qui vit à Tréguidel et qui a bien voulu le contacter pour me communiquer des informations que je partage avec vous.

Quand l’aventure commence….

“Après avoir suivi un cursus Mesures Physiques à l’IUT de Lannion, j’ai été diplômé par l’Ecole Nationale Supérieure d’Ingénieurs du Mans en 2015. C’est pendant ma période de recherche d’emploi que je suis tombé sur le site de l’Institut Polaire Français Paul-Emile Victor et sur l’annonce de Volontariat de Service Civique CO2 sur l’île d’Amsterdam. J’ai tout de suite été intéressé à l’idée de travailler sur la thématique du climat tout en vivant dans un cadre exceptionnel” nous explique Pierre-Yves.

Les entretiens se sont déroulés en avril-mai 2016, suivis, au mois de juin, d’un entretien médico-psychologique. Vivre une année sur une île pratiquement déserte n’est pas chose aussi facile qu’on le pense : il faut être stable psychologiquement, en bonne santé car le lieu est plutôt isolé, accepter d’être éloigné de ses proches, et surtout être très sociable car ici, il n’est pas question d’entrer en conflit avec ses collègues pour ne pas perturber la vie de la communauté.

IPEV – Brest

“Mon employeur est l’institut Polaire Français Paul-Emile Victor. Son rôle est d’offrir un cadre juridique ainsi que les moyens humains, logistiques, techniques et financiers nécessaires au développement de la recherche française.

Le laboratoire qui propose la mission à laquelle je suis rattaché est le Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement (LSCE). La mission consiste à s’occuper du laboratoire de Pointe Bénédicte, et d’effectuer des prélèvements et des mesures de gaz à effet de serre (CO2, CH4, CO, N2O, SF6).”

Première étape : une formation de base pour apprendre à manipuler les petits équipements que j’utiliserai sur l’île, démarches administratives,  rencontres, conférences pour se familiariser à l’hivernage en terres australes…

 Le départ

Il faut bien 15 à 20 jours pour rejoindre l’île d’Amsterdam : je suis parti le 03 novembre 2016 de l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle. Après 11 heures d’avion, je suis arrivé le lendemain sur l’île de la Réunion.

marion dufresne

Pas de temps à perdre, dans la foulée, j’embarque à 15 heures sur le Marion Dufresne. Le bateau accoste sur l’île du Crozet le 09 novembre et nous repartons le 12. De là, nous nous dirigeons vers les îles Kerguélen que nous atteignons le 16 novembre. L’escale dure trois jours et nous reprenons la mer le 19.

base martin de vilies

 Nous atteignons notre destination finale, l’île d’Amsterdam, le 22 novembre 2016. Le débarquement a lieu en hélicoptère. Je resterai sur l’île jusqu’à fin décembre 2017.

Un peu d’histoire…

L’île Amsterdam a été découverte en 1633 par le Hollandais Van Diemen qui la baptise Nieuw Amsterdam. Les « habitants » de l’île sont appelés les amstellodamois.

La possession de l’île Amsterdam par la France remonte au 1er Juillet 1843.  Après la guerre, connaître la météo dans cette région du monde s’est révélé nécessaire.  En décembre 1949, Martin de Viviès installe une base météo qui va également servir à d’autres recherches scientifiques. Appelée “le Camp Heurtin” puis “La Roche Godon”, elle prend définitivement le nom de “Base Martin de Viviès” à la mort de celui-ci en 1971.

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