Dans Education Jeunesse

Au mois de septembre, le projet d’implantation d’une école bilingue breton-français fera l’objet d’une réunion publique. Il est donc intéressant de poser une réflexion sur cette création et les questions qu’elle peut susciter.

Elles sont en fait de deux ordres :

  • Choix linguistique pour les parents,
  • Financement des structures pour la commune.

La Région Bretagne souhaite développer et encourager la pratique des langues bretonnes dans la vie de tous les jours. A son initiative, l’Office Public de la langue bretonne a été créé pour promouvoir la langue bretonne et sensibiliser les différents acteurs privés et publics à l’utilisation du breton comme langue de communication.

Elle soutient trois filières d’enseignement bilingue breton/français : publique (43 % d’inscrits), privée catholique (32%), et Diwan pour le privé associatif (25 %). Le projet qui nous intéresse concerne le réseau Diwan.

Le bilinguisme scolaire

Dans les écoles du secteur public ou privé, l’enseignement bilingue est pratiqué à parité égale français/breton, certaines matières sont dispensées en français, d’autres en breton. On apprend d’abord à lire en français, puis en breton.  Dans notre secteur, une classe bilingue fonctionne à l’école publique de Plouha.

Le réseau Diwan quant à lui, propose un apprentissage du breton par immersion : l’enseignement est en breton et suit le programme officiel de l’Education Nationale. Le français est progressivement  introduit (2 heures par semaine en CE1 pour atteindre 7 heures en CM2). Les enseignants sont titulaires des mêmes diplômes que ceux de l’enseignement public ou privé sous contrat. Ils suivent leur formation au Centre Kelenn situé à Quimper (Master 2 MEF Métiers de l’Enseignement et de la Formation – mention “enseignement bilingue immersif”.

99 % de réussite au bac
La progression régulière des effectifs s’accompagne de très bons résultats aux différentes évaluations intermédiaires et au baccalauréat : « Les lycéens ayant suivi une scolarité bilingue possèdent un taux de réussite proche de 100 %, que ce soit chez Diwan, dans le public bilingue créé en 1982 ou le privé catholique bilingue ouvert en 1989 », indique Rémy Guillou, inspecteur au rectorat de Rennes. En 2012, le taux de réussite au baccalauréat a atteint 99 % chez les lycéens de Diwan. « Les études effectuées dans différents pays montrent aussi que les enfants bilingues ont de meilleurs résultats aux tests de QI, observe Colin Baker, professeur au Centre de recherche sur le bilinguisme de l’université de Bangor au Royaume-Uni. Les évaluations sur leur capacité à créer sont également meilleures et ils réussissent mieux les tests de réflexion scientifique et les problèmes mathématiques que les monolingues. » – Extrait journal La Croix

Une aide à l’apprentissage des autres langues
L’apprentissage conjoint du breton et du français favoriserait aussi l’acquisition d’autres langues. Gilbert Dalgalian, linguiste et ancien directeur pédagogique de l’Alliance française, a mené une évaluation dans les classes bilingues bretonnes. « Les habitudes d’apprentissage mises en place en breton servent en anglais, dit-il. L’enfant bilingue aborde l’anglais en troisième ou quatrième position et son apprentissage bénéficie naturellement du fait qu’il possède déjà au moins deux systèmes phonétiques, deux systèmes grammaticaux, donc d’un outil plus riche et d’une autonomie d’apprentissage incomparable. » – Extrait Journal La Croix – avril 2013

Avantages Questions que l’on peut se poser
« En plaçant un enfant très jeune dans un univers bilingue, on lui donne davantage de possibilités intellectuelles pour comprendre le mécanisme d’une langue. En effet, lorsque l’on ne parle qu’une seule langue, on ne réfléchit pas au processus d’apprentissage de cette langue. En revanche, la personne qui utilise deux langues depuis l’enfance réfléchit de manière instinctive à l’apprentissage des mécanismes de la langue, ce qui lui permet d’apprendre plus facilement d’autres langues… “(Eduscol)

Comment l’enfant apprend-il à lire, à écrire ? Comment est intégré l’écrit français dans sa scolarité ?

Compte tenu du nombre global d’enfants attendus dans le primaire, on peut supposer que certains élèves quittent le réseau Diwan au cours de leur scolarité. Y-a-t-il des témoignages sur leur intégration dans une école publique ou privée ?

Une classe multi-niveaux

Pour lancer une classe de Maternelle en septembre 2015, l’inscription de 14 enfants est nécessaire. A terme, l’association espère accueillir 50 élèves, avec deux enseignants, soit 1 enseignant pour quatre niveaux.

 

Quels sont les avantages et les inconvénients des classes multi-niveaux ?
Avantages Contraintes
Pour les élèves
  • Responsabilisation des enfants
  • Coopération, collaboration, entraide
  • Autonomie comportementale et intellectuelle
  • Pas de cloisonnement des âges
  • Citoyenneté
  • Socialisation
  • Stimulation des plus jeunes (langage)
  • Motivation
  • Convivialité – confiance
  • Relations privilégiées maître/élève
  • Les élèves ont plus de repères dans la classe
  • Bruit de fond lié au travail de groupe
  • Disparité des âges
  • Si peu d’élèves : manque de motivation/d’émulation
  • Un seul référent adulte pour plusieurs niveaux
  • Effet « cocon » espace protégé mais isolé
  • passage CM2/6ème : transition difficile avec le collège
Pour l’enseignant
  • Meilleure connaissance de l’élève
  • Petits effectifs : plus de temps pour chacun
  • Suivi des élèves
  • Pédagogie différenciée
  • Intégration des parents dans la vie de l’école
  • Plus de travail d’organisation
  • Faire attention à ne pas laisser un groupe de côté trop longtemps
  • Ne pas se décharger sur les plus grands
  • Difficulté à différencier les différents contenus d’une même discipline pour chaque niveau (Ex EPS)
  • Difficulté à mener des travaux de groupe

Une école à Tréguidel

AVANTAGES POUR LA COMMUNE QUESTIONS QUI PEUVENT ETRE SOULEVEES
  • Animation du bourg
  • Attractivité de la commune
  • Garderie sur place

– quelle est la part des enfants inscrits  résidant à Tréguidel ? de quelles communes proviennent les autres inscrits ? participeront-elles aux dépenses de fonctionnement en versant à Diwan une quote-part pour chaque enfant scolarisé ?

– dans la mesure où il existerait une école dans la commune, avec cantine et garderie, est-ce que tous les parents qui font le choix d’une scolarité hors commune, quel que soit ce lieu, pourront continuer à bénéficier du versement de la quote-part des frais de fonctionnement versée par Tréguidel à l’établissement scolaire fréquenté ?

– L’association semble très intéressée par le bâtiment situé Place Bessin. S’il n’y a pas d’aménagement majeur à réaliser, il faudra par contre prévoir une structure d’accueil pour les associations. La Mairie examine différentes solutions. Quel en est le coût ? le financement ?

– Comment s’organisera la cantine scolaire ?
– Y aura-t-il une perception de loyers ?
– Les cinq premières années, l’Etat ne prend pas en charge les salaires des enseignants.    Comment le financement sera-t’il assuré ?

– certaines publications ont fait état de fermetures d’écoles à la rentrée 2013 en raison d’une pénurie et de démissions d’enseignants. Y-a-t-il un malaise à l’intérieur de la structure Diwan, notamment au niveau de son centre de formation ?

Apprendre le breton en pays gallo : paradoxe ou complémentarité

 

La Région encourage également la transmission du gallo : médias en breton ou en gallo, théâtre, activités extra-scolaires, cours pour adultes…

Elle soutient différentes associations qui oeuvrent en faveur de la langue gallèse. Certaines réfléchissent actuellement sur l’intérêt et l’impact de l’implantation d’écoles Diwan en pays gallo.

Tréguidel est la seule commune gallèse de la communauté de communes. Une école d’apprentissage du breton en pays gallo ? Il s’agit là d’une interrogation dont la réponse relève de la perception collective du gallo au sein de notre commune.

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 Autant de questions à poser et à se poser.
La réunion d’information apportera certainement des réponses à celles-ci et permettra à chacun de se faire librement une opinion.
Si vous souhaitez  soulever une question ou exprimer une opinion
n’hésitez pas à utiliser notre rubrique Commentaires située en bas de page

Voici quelques liens sur lesquels vous pouvez cliquer pour comprendre comment fonctionne une école Diwan :

Tableau des effectifs des classes Diwan, par département et par commune.

Source : Académie de Rennes

Catherine B.

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Showing 2 comments
  • Louny
    Répondre

    Article intéressant, mais qu’en est il de la réforme des rythmes scolaires ?
    Car assumer des activités du soir pour une petite commune rajoute encore un cout certain, à moins que ce soit Diwan qui s’engage mais auront-ils assez de personnel ?

  • Michel
    Répondre

    Bonjour,
    pas de temps d’activité périscolaire de prévu pour le moment par Diwan.
    Michel
    Kuzul skoazell Diwan bro ar C’hab

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