Dans ZOOM SUR LA REGION

En relation avec Bretagne Prospective (laboratoire d’idées breton),
nous partageons ici des publications porteuses d’informations, analyses ou projets liés à notre région
et nous profitons pour faire un focus sur notre territoire.

Le Palmarès de l’écologie 2015

L’hebdomadaire La Vie, en partenariat avec France Bleu et France 3 Régions, a publié la 9ème édition du Palmarès de l’Ecologie en France. Nos 96 départements ont été analysés selon huit critères :

  • la qualité de l’air,
  • la qualité de l’eau, 
  • la gestion des déchets, 
  • la consommation durable, 
  • la protection de la biodiversité, 
  • l’agriculture biologique, 
  • la transition énergétique (énergies renouvelables, rejet de gaz à effet de serre notamment) 
  • et l’Agenda 21 (politiques locales de développement durable pour le 21ème siècle).

« Il ne s’agit pas d’un classement des régions “où il fait bon vivre”, mais plutôt d‘un indice de la dynamique enclenchée par les acteurs locaux sur les enjeux écologiques […] … ce n’est pas non plus un classement des « bons » et des « mauvais » conseils départementaux. En effet, si certains de nos huit critères dépendent exclusivement des collectivités locales (la mise en place d’Agenda 21 ou encore la gestion des déchets), d’autres sont davantage le résultat de politiques qui mélangent à la fois le niveau départemental mais aussi régional, voire national (la protection de la biodiversité, le développement de l’agriculture biologique, la transition énergétique ou encore le dossier très sensible de la politique de l’eau), sans oublier des comportements purement citoyens (la consommation durable). Quant à la qualité de l’air, le huitième et dernier de nos critères, s’il est très concret pour les citoyens (l’air qu’on respire), il est, par essence, « sans frontières », quelles soient départementales ou nationales…”  précisent Aurélien Culat et Olivier Nouaillas, les auteurs de cette enquête.

Les Cotes d’Armor sur le podium 

Au classement général, les cinq départements bretons sont tous dans le vert, témoignant de l’implication et d’un réel engagement de tous les acteurs, du simple citoyen aux collectivités. Notre département, 9ème au classement général en 2014 est monté sur le podium en décrochant la 3ème place en 2015. Cependant, nous n’avons pas échappé aux questions des lecteurs :

Les départements bretons sont tous en vert. N’est-ce pas contradictoire avec leur problème de pollution agricole ?

Ces départements, victimes des intrants chimiques de l’agriculture productiviste et intensive, sont tous dans le ventre mou du classement concernant la qualité de l’eau. Le taux de nitrates dans les cours d’eau y atteint des records. Et sans ce gros point noir, il est plus que probable qu’un des départements bretons – comme les Côtes d’Armor 3e – aurait pu accrocher la première place. Car, notre Palmarès montre également une Bretagne férue de circuits courts, qui collecte et traite ses déchets avec soin, qui mise sur les énergies renouvelables, qui accompagne les projets citoyens via l’Agenda 21, et surtout une Bretagne qui se convertit de plus en plus à l’agriculture biologique. C’est cette Bretagne-là que nous voulons mettre en avant et encourager.

Avec un carton rouge toutefois ! 

Carton rouge pour la protection de la biodiversité où nous nous plaçons 94ème !

« Ce qui m’embête c’est que nous sommes nous à Saint-Brieuc une association qui regroupe plus de 800 adhérents ce qui est assez rare à travers la France, que nous animons un festival annuel de la biodiversité  qui reçoit plus de 7500 visiteurs, que nous sommes à l’origine de l’Atlas de la biodiversité communale avec une première expérimentation à Plérin (championne dans le domaine de la biodiversité), que nous sommes aussi à l’origine du programme de gestion durable de la pêche à pied… » conteste Jérémy Allain, directeur de VivArmor Nature.

Jérémy Allain admet que le tissu associatif breton est très riche dans le domaine écologique et qu’il reste à faire des efforts de structuration, mais c’est justement ce à quoi de nombreuses associations costarmoricaines et bretonnes s’emploient actuellement pour mieux mutualiser leurs moyens et leurs connaissances.

“Olivier Nouaillas  a affirmé être ouvert à toute remarque pour améliorer les critères de ce palmarès et qu’il ne fallait pas hésiter à le contacter. Il admet que les critères de surface des zones protégée sont défavorables à la note des Côtes d’Armor. Il reconnait que la Bretagne a de nombreux point forts (Agenda 21, Consommation durable) une agriculture biologique qui se développe et des zones de transition énergétique remarquables (Mené, Béganne, île de Sein…) Mais aussi des points noirs : la qualité de l’eau (phosphates et nitrates) et les algues vertes.” (extrait article Bretagne Prospective).

Quels engagements pour notre territoire : Lanvollon-Plouha

Nous avons souhaité savoir quelles actions ont déjà été menées et quel programme sera développé dans les années à venir en matière d’écologie sur notre territoire. Pour ce faire, nous avons posé trois questions à :

  • Daniel Barret – Maire de Tréguidel
  • Jean-Michel Geffroy, Vice-président de la CCLP, en charge de l’Environnement et Monique LAUNAY – Responsable Eau et Environnement à la CCLP
  • Alain Collet, Président du Forum Citoyen du Leff et le groupe Environnement
  1. Si l’on devait associer notre commune, ou selon le cas notre communauté de communes, à ce palmarès, à votre avis, quel critère mettriez-vous en 1ère position (en termes de dynamique engagée durant l’année 2015) ?

Daniel Barret : Le 1er critère que je mettrais en avant est celui de la qualité de l’eau. Notre commune a reçu en 2009 le Trophée régional Zéro Phyto (1). Nous sommes actuellement au niveau 5 du barême d’évaluation établi par le SMEGA (2) et nous avons reçu durant plusieurs années le Prix d’Excellence puisque les critères retenus étaient amplement remplis par notre commune.

On peut également relever l’action citoyenne engagée, en 2015, par des habitants bénévoles de la commune en matière de qualité de l’air : une vingtaine de personnes situées dans les différents hameaux ont participé à la validation des nuisances olfactives occasionnées par l’usine de Launay-Lantic, nuisances particulièrement ressenties au Rest. Une structure indépendante, Air Breizh, est intervenue pour établir des relevés. L’expertise se terminera en mars prochain mais les premiers résultats constatés sont probants.

Jean-Michel Geffroy/Monique Launay :  les  critères importants au niveau de la CCLP sont l’eau et les déchets qui sont des compétences exercées par la Collectivité. La communauté de communes a engagé une politique communautaire de protection de la ressource en eau depuis plus de 15 ans ce qui permet aujourd’hui la distribution d’une eau souterraine de qualité à l’ensemble de la population : c’est un travail de longue haleine qui porte ses fruits, et qu’il faut poursuivre pour pérenniser la ressource. En 2016, la mise à jour du réseau sera poursuivie pour détecter les fuites.

En ce qui concerne la gestion des déchets : la collecte des déchets ménagers est transférée au Smitom Launay-Lantic . La mise en place prévue de la collecte sélective en porte à porte se fera courant 2016 pour améliorer le tri et le recyclage des déchets.

Alain Collet/Groupe environnement : La qualité de l’eau paraît être le 1er critère pour l’année 2015. La communauté de communes a engagée des travaux pour détecter les fuites sur le réseau d’eau potable. Et, la qualité de l’eau distribuée dans la communauté de communes est reconnue. Consommer l’eau du robinet permet de faire une économie de 90 € par an.

En matière de gestion de déchets, la communauté de communes n’a plus la compétence du traitement et de la collecte des déchets. Qu’en sera-t-il en matière de prévention ? Ne serait-il pas opportun d’établir une évaluation au bout d’un an de transfert de la compétence au SMITOM ?

(1) Trophée Zéro Phyto :  depuis 2009, la Région récompense les collectivités bretonnes qui n’utilisent plus de produits phytosanitaires pour l’entretien de leurs espaces verts. Plus de 70 % des communes bretonnes sont engagées dans la réduction de l’usage de ces pesticides et 15 % les ont totalement bannis. Cette année, 25 nouvelles communes  n’utilisant plus de produits chimiques (sur un total de 192 communes) recevront le Prix “Zéro phyto”. Et pour la première fois, cinq lycées sont également récompensés pour leur démarche exemplaire (Région Bretagne).

(2)Le SMEGA (Syndicat Mixte Environnemental Goëlo Argoat) s’attache à la protection de l’environnement et de la gestion de l’eau et des milieux aquatiques en particulier. L’objectif premier est la reconquête de la qualité de l’eau et des milieux sensibles (zones humides, bocage…). Le SMEGA propose aux communes une charte pour une gestion durable de l’eau. Il les accompagne à travers des recommandations, des conseils, mais aussi des formations dispensées aux agents. Chaque commune est soumise à une évaluation annuelle de la gestion de leur environnement : la grille d’évaluation comporte 5 niveaux.

2. La loi Biodiversité est actuellement en discussion : le Sénat a voté quatre amendements au projet de loi pour renforcer la protection des chemins ruraux “une réponse à  la disparition silencieuse des chemins ruraux” – “un enjeu environnemental et touristique pour revaloriser les territoires ruraux” Qu’en est-il sur notre territoire ? Une réflexion a-t’elle été engagée ?

Daniel Barret : 8 km de chemins ruraux pourraient être revalorisés sur la commune. Il y a quelques années, Alain Hanot a établi un parcours pour construire une piste cyclable qui partait de Tréguidel pour déboucher à Lanvollon, au Ponlô. Les chemins existent mais pour aboutir il faut une volonté commune des maires concernés : il ne sert à rien d’aménager les chemins de Tréguidel si, dans le prolongement,  les chemins ne sont pas aménagés du côté de Pléguien. Nous avons fait deux propositions de circuits de randonnée : le circuit de l’eau et le circuit du patrimoine religieux. Mais nous avons un peu trop de surfaces enrobées et pas assez de chemins de terre pour être reconnus circuits touristiques. Pour le moment, la communauté de communes n’a pas donné suite à nos demandes.

Jean-Michel Geffroy/Monique Launay : jusqu’alors, les communes avaient en charge la définition des plans locaux d’urbanisme qui permettent de protéger les chemins. A compter de 2016, la réflexion sera menée à l’échelle intercommunale et permettra d’aborder cette problématique d’une manière commune pour une harmonisation des pratiques.

La valorisation des chemins ruraux est également menée dans le cadre des circuits VTT, de randonnée.

Alain Collet/Groupe Environnement : la randonnée, à travers les chemins ruraux,  peut s’inscrire dans une véritable démarche touristique et de développement durable pour nos communes.  Mais il est illusoire de penser que l’attente du randonneur s’arrête au rapport à la nature. Une offre de promenade ou de randonnée doit lui être proposée avec tout d’abord la qualité des chemins : débroussaillage, élagage, balisage, aire de stationnement au départ du circuit, aire de pique-nique, poubelles… mais aussi une qualité des paysages, un patrimoine naturel, culturel, des traditions locales, des visites guidées, à cheval…  et aussi une offre de restauration, d’hébergement…

Plusieurs circuits de randonnées sont déjà proposés et validés par l’Office du Tourisme Falaises d’Armor

3. La communauté de communes est reconnue “Agenda 21” depuis 2003. Quels sont, pour vous, les grands enjeux à venir, les défis à relever pour notre territoire ? 

L’Agenda 21 est un programme d’actions pour le 21è siècle, élaboré, entre autre au plan local, et orienté vers le développement durable. Ses finalités :

  • lutter contre le changement climatique et pour la protection de l’atmosphère
  • préserver la bio-diversité, protéger les milieux et les ressources
  • participer à l’épanouissement de tous les êtres humains
  • assurer la cohésion sociale et la solidarité entre tous les territoires et entre générations
  • engager des dynamiques de développement suivant des modes de production et de consommation responsables.

Daniel Barret : l’objectif sera de progresser dans les domaines suivants :

  • poursuivre  la politique d’abandon des pesticides au niveau de la commune, des agriculteurs mais aussi des particuliers
  • participer à la reconstruction et la préservation du bocage (le bocage participe à la protection des cultures et des animaux, de l’habitat pour la faune, à une meilleure circulation de l’eau..).
  • favoriser les liens de proximité et intergénérationnel  en proposant sur la commune des logements adaptés aux personnes âgées (programme du lotissement communal)
  • s’engager pour le développement durable : le Baromètre du développement Durable est un outil créé en 2008. A l’époque, trois communes de la communauté de communes (Tréguidel, Goudelin, Pléguien) ont participé à l’enquête en remplissant un questionnaire. Cet outil permet d’évaluer la prise en compte du développement durable par une commune, mais aussi un particulier, et de recenser les actions engagées : le Baromètre du Développement Durable. Il serait intéressant de reprendre cet outil pour que chaque commune ou particulier puisse constater l’évolution de ses pratiques.

Jean-Michel Geffroy/Monique Launay : le projet de territoire durable défini par les élus communautaires prévoit de créer des conditions optimales pour le bien être des habitants, l’accueil de nouvelles populations et le développement de l’emploi, dans une démarche de concertation avec les acteurs locaux.

 Cet objectif général se décline en trois axes à développer :

  • un territoire durable (Gestion foncière, Urbanisme, Habitat, Environnement, Déplacement, Cadre de vie) : Une stratégie foncière pour une gestion durable et économe de l’espace, une consommation et une valorisation des ressources respectueuses de l’environnement,
  • un territoire attractif (Infrastructures économiques, Animation économique, Marketing territorial, Soutien aux entrepreneurs, Agriculture, Développement touristique, culturel et sportif, Numérique…) : Une stratégie globale d’appui aux entreprises et de développement de l’emploi, L’ouverture au monde, à la connaissance et au développement par le numérique
  • un territoire solidaire (Petite enfance, Enfance, Jeunesse, Culture, Service public de proximité, Services à la personne, Coopération décentralisée, Mutualisation….) : Des équipements et services de qualité, adaptés aux besoins des habitants.

Alain Collet/Groupe Environnement : les enjeux et les défis à relever sont inscrits dans le projet de territoire Lanvollon-Plouha. Pour sa part, en 2015, le Forum Citoyen a engagé plusieurs actions et notamment :

  • une enquête auprès de tous les habitants de la communauté de communes sur la réforme territoriale et le regroupement intercommunautaire
  • un café-débat portant sur la transmission des valeurs du vivre ensemble auprès des jeunes, de notre rôle face aux nouveaux enjeux de l’information (à la suite des évènements de janvier 2015)
  • un évènement La Blanchard’eau : causerie autour de l’eau et ses usages.
  • une conférence sur le thème du réchauffement climatique.

Le Forum citoyen, c’est aussi la mise en place d’un réseau de bénévoles “les visiteurs” en partenariat avec le CLIC de Paimpol, le Conseil de développement du Pays de Guingamp et la communauté de communes Lanvollon-Plouha.

En 2016, le groupe Environnement poursuivra son action sur la thématique des déchets.  Un évènement sera organisé autour de la Semaine du Développement Durable. La réflexion sera poursuivie sur le thème du réchauffement climatique et l’activité du Repair Café devrait être relancée.

Catherine B.

Autres articles

Laisser un commentaire

Contactez-nous

Vous pouvez entrer directement votre message et nous reviendrons vers vous dès que possible. Merci et bonne visite !

Non lisible ? Changer le texte. captcha txt
Tréguidel - campagne